Acouphènes et cervicales : quel lien ?

Bien que moins fréquents, les acouphènes cervicaux représentent une proportion significative des cas, touchant environ 7% des patients acouphéniques. Souvent associés à des tensions musculaires, des traumatismes ou des anomalies posturales, ces acouphènes soulignent l’importance d’une approche globale pour leur compréhension et leur prise en charge.

Dans cet article, nous explorerons comment les cervicales peuvent influencer l’apparition des acouphènes, les signes permettant de les identifier et les solutions disponibles pour soulager ces symptômes.

Les cervicales désignent les sept vertèbres du rachis cervical qui relient la tête au thorax. Ces vertèbres, séparées par des disques cartilagineux, sont maintenues ensemble grâce à un réseau complexe de ligaments et de tendons. Entourées de muscles cervicaux, elles jouent un double rôle : assurer la mobilité de la nuque tout en garantissant sa stabilité. Par ailleurs, huit nerfs cervicaux traversent le rachis cervical par des ouvertures appelées “foramens” situées entre les vertèbres, reliant ainsi le cou au reste du système nerveux.

La réponse est oui. Les cervicales jouent un rôle clé dans le fonctionnement des nerfs et des vaisseaux liés à l’audition. Des tensions musculaires, des déséquilibres posturaux ou des pathologies comme l’arthrose cervicale peuvent entraîner une compression des structures nerveuses ou vasculaires, déclenchant des acouphènes. Ce lien, bien documenté, souligne l'importance de consulter un spécialiste pour diagnostiquer la source des symptômes. Un programme de rééducation cervicale associé à des traitements spécifiques peut grandement améliorer la qualité de vie des patients.

Les acouphènes cervicaux, également appelés acouphènes somatosensoriels, résultent souvent d’un traumatisme ou d’une tension excessive au niveau des cervicales, du cou, de la mâchoire ou du crâne. Ces troubles peuvent être déclenchés par un choc, une mauvaise posture ou des tensions musculaires persistantes dans la région cervicale. Ils s’accompagnent généralement d’un ou plusieurs des symptômes suivants :

• Maux de tête récurrents : Ces céphalées, parfois intenses, sont souvent liées à l’irritation des articulations cervicales ou du nerf d’Arnold, qui relie la base du crâne au cou.
• Vertiges fréquents : Ces épisodes de vertige, qui peuvent survenir même en position allongée, sont souvent causés par une compression au niveau de la colonne cervicale.
• Douleurs dans le haut du dos et les épaules : Les tensions cervicales peuvent irradier vers les épaules, voire les bras, provoquant une gêne musculaire ou articulaire.
• Troubles du sommeil : Les douleurs persistantes autour du cou et des cervicales rendent souvent l’endormissement difficile et perturbent la qualité du sommeil.
• Névralgies faciales : Ces douleurs, causées par l’atteinte de nerfs du visage, peuvent se manifester par des sensations de picotement, de brûlure ou de pression dans certaines zones du visage.

Ces symptômes, lorsqu’ils sont associés à des acouphènes, renforcent l’importance d’une prise en charge globale pour en atténuer les effets et identifier la cause sous-jacente.

Les acouphènes cervicaux sont souvent liés à des dysfonctionnements ou des traumatismes dans la région du cou, de la mâchoire ou des vertèbres cervicales. Voici les principales causes identifiées :

• L’entorse cervicale : Ce type de blessure survient généralement après un choc provoquant des mouvements brusques et incontrôlés de la tête, comme un coup du lapin. Ces secousses violentes peuvent endommager les vertèbres, les muscles ou les tendons du cou, entraînant une tension musculaire importante. Les lésions résultantes sont parfois associées à l’apparition d’acouphènes.
• L’arthrose cervicale : Aussi appelée cervicarthrose, cette dégénérescence des cartilages au niveau des vertèbres du cou provoque des douleurs chroniques et limite les mouvements de la nuque. Dans certains cas, l’arthrose cervicale peut perturber le flux sanguin près de l’oreille, déclenchant des acouphènes pulsatiles.
• Troubles de la mâchoire : Des pathologies telles que le bruxisme, qui consiste à grincer des dents, peuvent affecter l’oreille interne et provoquer des sons parasites. Une tension excessive dans l’articulation temporo-mandibulaire est également un facteur aggravant.
• Raideur musculaire cervicale : Une mauvaise posture prolongée, le port de charges lourdes ou une literie inadaptée peuvent entraîner une rigidité dans les muscles cervicaux. Ces tensions exacerbent les douleurs dans la région du cou et augmentent les risques d’acouphènes.
• Manipulations cervicales ou dentaires : Certains gestes invasifs, comme une manipulation incorrecte de la colonne cervicale ou des interventions dentaires, peuvent accentuer les tensions dans ces zones sensibles et provoquer des acouphènes.

Ces différentes causes montrent que les acouphènes cervicaux résultent souvent d’un déséquilibre entre les structures musculaires, osseuses et nerveuses. Identifier la source précise est essentiel pour choisir le traitement adapté.

La première étape pour identifier l’origine des acouphènes consiste à consulter un ORL. Ce spécialiste réalise un examen clinique détaillé et un test auditif pour déterminer si le problème provient d’un dysfonctionnement de l’oreille interne. Lorsque ces investigations ne révèlent pas d’anomalies auditives, le patient est souvent dirigé vers un rhumatologue ou un neurologue pour approfondir l’évaluation.

Ces spécialistes examinent alors la possibilité que les acouphènes soient liés à des troubles cervicaux, tels qu’une tension musculaire, une hernie discale ou de l’arthrose. Pour confirmer ce diagnostic, des examens d’imagerie, comme une IRM ou un scanner, peuvent être nécessaires. Ces tests permettent de détecter d’éventuelles anomalies au niveau de la colonne cervicale, différenciant ainsi les acouphènes cervicaux des autres causes possibles, comme les hallucinations auditives.

Le traitement des acouphènes cervicaux repose sur une approche personnalisée visant à réduire les tensions dans la région cervicale et à atténuer les symptômes associés. Voici les principales options :

Soulager les tensions par des soins manuels : La première étape consiste à consulter un spécialiste, tel qu’un ostéopathe, un chiropracteur ou un kinésithérapeute. Ces professionnels utilisent des techniques de manipulation et des massages ciblés pour relâcher les tensions musculaires dans le cou, les épaules et la mâchoire, réduisant ainsi les douleurs qui peuvent contribuer aux acouphènes.

Approches douces et alternatives :

1. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) propose des exercices de relaxation et des techniques de méditation pour diminuer le stress et l’anxiété, souvent aggravants pour les acouphènes.
2. La sophrologie, axée sur des exercices de respiration et de détente, aide à relâcher les muscles cervicaux et favorise une meilleure gestion des symptômes.
3. Traitements médicaux ciblés : En fonction de la cause sous-jacente, un médecin peut prescrire un traitement spécifique pour réduire les douleurs cervicales ou traiter une pathologie associée, comme une otite ou une cervicalgie.
4. Rééducation en kinésithérapie : Les séances de kinésithérapie se concentrent sur des exercices d’assouplissement et de renforcement des muscles cervicaux et du tronc. Ces techniques aident à rétablir une posture optimale et à soulager les tensions responsables des acouphènes d’origine cervicale. Les massages et les exercices sont souvent combinés pour un effet durable.

Chaque patient étant unique, il est important d’identifier la cause précise des acouphènes afin de mettre en place un plan de traitement adapté, combinant soins physiques, thérapies psychologiques et, si nécessaire, interventions médicales.

Prévenir les acouphènes cervicaux passe par la prise en charge proactive des tensions et douleurs cervicales. Voici quelques conseils pour protéger vos cervicales et réduire les risques :

• Renforcer les muscles du cou : Un travail régulier des muscles soutenant la colonne cervicale permet de prévenir les tensions excessives. Cela peut être réalisé grâce à des exercices spécifiques sous la supervision d’un kinésithérapeute ou d’un entraîneur qualifié.
• Adopter une posture correcte : Que ce soit au volant ou devant un écran d’ordinateur, veillez à maintenir une position ergonomique avec le dos droit et la tête bien alignée. Une posture inadéquate expose les cervicales à des microtraumatismes pouvant favoriser l’arthrose cervicale.
• Choisir une literie adaptée : Dormir dans une position qui respecte la courbure naturelle du cou est essentiel. Dormir sur le ventre est déconseillé, car cette posture peut créer des tensions cervicales pendant la nuit.
• Gérer le stress : Les tensions émotionnelles augmentent souvent les contractions musculaires au niveau du cou. La pratique régulière d’une activité physique, des exercices de relaxation, de méditation ou de yoga peut aider à prévenir ces tensions.

Pour les personnes sujettes à des tensions cervicales fréquentes, d'autres gestes simples peuvent être adoptés :

• Appliquer une source de chaleur sur la zone douloureuse pour détendre les muscles.
• Maintenir une activité physique modérée comme la marche, la natation ou le yoga pour favoriser la souplesse du cou.
• Utiliser un siège ergonomique si vous travaillez en position assise prolongée.
• Investir dans un matelas et un oreiller adaptés à un bon soutien cervical.

Ces habitudes, combinées à une attention particulière portée à la posture et au mode de vie, peuvent jouer un rôle crucial dans la prévention des acouphènes d’origine cervicale.