Allergies au pollen et oreilles bouchées

Les pollens, libérés par les arbres, arbustes et herbacées durant leur reproduction, deviennent allergisants lorsqu'ils sont transportés par le vent et atteignent les voies respiratoires. Leur présence dans l'air varie selon les saisons, les régions et les conditions climatiques : les pollens de cyprès, par exemple, se retrouvent surtout dans le sud de la France. Les périodes sèches favorisent leur dispersion, tandis que la pluie les diminue en les faisant tomber au sol. En France, les pollens de bouleau et de graminées sont particulièrement allergisants. Le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) propose un calendrier pollinique pour suivre les types de pollens présents à divers moments et lieux. On distingue trois périodes principales : 

• les pollens d'arbres à la fin de l'hiver
• les pollens de graminées au printemps
• les pollens d'herbacées et d'ambroisie à la fin de l'été et au début de l'automne.

Les symptômes des allergies au pollen sont variés et peuvent inclure :

• Crises d'éternuement fréquentes.
• Nez qui gratte, bouché ou qui coule clair.
• Yeux rouges, démangeants ou larmoyants.
• Respiration sifflante et toux.
• Démangeaisons et rougeurs au niveau des yeux, souvent accompagnées de larmoiement (conjonctivite).
• Difficultés respiratoires comme une oppression thoracique et une toux persistante.
• Oreilles bouchées ou qui grattent, causant une gêne auditive.
• Sensations de démangeaisons au niveau de la gorge et du palais.

Ces symptômes peuvent varier en intensité selon la sensibilité de chaque individu et la concentration de pollen dans l'air.

Si vous présentez ces symptômes, il est toujours recommandé de consulter votre médecin généraliste.

Pour déterminer si vous êtes allergique aux pollens, plusieurs étapes diagnostiques sont nécessaires :

• Consultation médicale initiale : Si vous présentez des symptômes d'allergie, consultez votre médecin traitant. Il pourra vous orienter vers un allergologue.
• Examen clinique : Le médecin évalue vos symptômes et votre historique médical.
• Tests cutanés : L'allergologue introduit des allergènes sous la peau à l'aide d'une fine aiguille. Une réaction sous forme de bouton indique une allergie.
• Tests sanguins : Utilisés pour détecter les allergies respiratoires, ces tests mesurent les niveaux d'IgE spécifiques aux allergènes et sont efficaces à tout âge. Un test positif peut nécessiter des analyses complémentaires pour identifier précisément les allergènes.
• Mesure du souffle : Évaluation de la capacité respiratoire pour détecter des symptômes d'asthme associés à l'allergie.

Ces étapes permettent de confirmer le diagnostic d'allergie et de personnaliser la prise en charge en identifiant les allergènes responsables.

Pour réduire l'exposition aux allergènes, plusieurs mesures peuvent être adoptées :

• Éviction des allergènes : Mettre en place des actions pour éviter les allergènes identifiés (par exemple, limiter les sorties lors des pics polliniques, maintenir les fenêtres fermées, utiliser des filtres à air, etc.).
• Traitements symptomatiques : Utiliser des médicaments tels que les anti-histaminiques, les vasoconstricteurs nasaux et les bronchodilatateurs pour atténuer les symptômes. Ces traitements ne guérissent pas l'allergie mais aident à gérer les symptômes.
• Désensibilisation (immunothérapie spécifique) : Ce traitement à long terme, réalisé par un allergologue, vise à réduire ou éliminer les symptômes en agissant directement sur la cause de l'allergie. Il est particulièrement efficace lorsque les allergènes responsables sont clairement identifiés.
• Identification des allergènes multiples : Il est crucial de connaître tous les allergènes impliqués, car 80% des personnes allergiques sont sensibles à plusieurs allergènes simultanément. Par exemple, une personne allergique aux acariens et au pollen de bouleau pourra réduire ses symptômes en limitant l'exposition aux acariens à la maison, en plus de gérer son allergie au pollen.

Ces mesures combinées peuvent considérablement améliorer la qualité de vie des personnes allergiques en réduisant les symptômes et en facilitant une gestion efficace de l'allergie.

La durée des allergies au pollen dépend de la saison pollinique et des plantes responsables. En général, les symptômes apparaissent au début du printemps et peuvent persister jusqu'à la fin de l'été. Chaque type de pollen a sa période spécifique de pollinisation, ce qui peut prolonger la durée des symptômes pour les personnes sensibles à plusieurs types de pollens. Les conditions climatiques et la région géographique peuvent également influencer la durée et l'intensité de l'allergie.

En cas de doute, consultez toujours des professionnels de santé, comme votre médecin généraliste.

Pour les personnes allergiques, il est essentiel de suivre certains conseils pour minimiser l'exposition aux pollens. À la maison, rincez-vous les cheveux le soir et aérez les pièces pendant 10 minutes par jour, idéalement avant le lever et après le coucher du soleil. Évitez d'exacerber vos symptômes en éliminant les irritants tels que le tabac, les produits chimiques d'entretien ou les parfums.

À l'extérieur, essayez de limiter les activités qui augmentent l'exposition aux pollens, comme tondre la pelouse ou pratiquer des sports en plein air. Si vous devez absolument sortir, privilégiez la fin de journée et portez des lunettes de protection et un masque. Ne faites pas sécher le linge dehors et, lors de déplacements en voiture, gardez les fenêtres fermées.

Pour ceux qui ne savent pas encore s'ils sont allergiques, soyez vigilant aux symptômes tels que les éternuements répétés, le nez qui gratte ou coule, et les yeux irrités. Une consultation chez le pharmacien ou le médecin peut vous aider à obtenir un diagnostic et des conseils de prévention adaptés. 

L'allergie au pollen peut provoquer des oreilles bouchées en raison de l'inflammation et du gonflement des muqueuses nasales et des sinus, qui obstruent les trompes d'Eustache. Cette obstruction empêche la régulation normale de la pression de l'air dans l'oreille moyenne, créant une sensation de blocage ou de plénitude. Les oreilles bouchées peuvent également entraîner une diminution temporaire de l'audition, ce qui peut être particulièrement gênant pour les personnes souffrant de rhume des foins. Le traitement consiste souvent à utiliser des antihistaminiques pour réduire l'inflammation, ainsi que des décongestionnants pour favoriser le drainage des sinus.

Les oreilles qui grattent sont un autre symptôme courant des allergies au pollen. Cette sensation de démangeaison est causée par la libération d'histamines en réponse aux allergènes, ce qui entraîne une irritation des muqueuses dans les oreilles. Cette irritation peut également s'étendre au conduit auditif externe, provoquant une gêne supplémentaire. Pour soulager les démangeaisons, il est recommandé d'utiliser des antihistaminiques, ainsi que des gouttes auriculaires apaisantes, et d'éviter de gratter l'intérieur de l'oreille pour prévenir toute infection ou lésion.

Les allergies au pollen peuvent causer simultanément des maux de gorge et des douleurs aux oreilles, en raison de l'inflammation généralisée des muqueuses respiratoires. Cette inflammation peut s'étendre aux trompes d'Eustache, qui relient le nasopharynx à l'oreille moyenne, entraînant une sensation de pression et de douleur dans les oreilles. De plus, le mucus produit en excès peut s'écouler dans l'arrière-gorge, aggravant l'irritation et la douleur. Pour gérer ces symptômes, il est recommandé d'utiliser des antihistaminiques pour réduire l'inflammation, des décongestionnants pour favoriser le drainage des sinus, et des analgésiques pour soulager la douleur. Une bonne hydratation et le gargarisme avec de l'eau salée peuvent également apaiser la gorge irritée.

Les acouphènes, ou bourdonnements d'oreilles, peuvent également être exacerbés par les allergies au pollen. L'inflammation des trompes d'Eustache peut perturber la pression dans l'oreille moyenne, contribuant à la perception de sons internes, tels que des bourdonnements ou des sifflements. De plus, le stress et la fatigue associés aux symptômes allergiques peuvent aggraver les acouphènes. Pour gérer ces symptômes, il est conseillé de traiter l'allergie avec des antihistaminiques et des décongestionnants, et de consulter un spécialiste ORL si les acouphènes persistent.

Les allergies au pollen peuvent prédisposer les individus, en particulier les enfants, à des otites en raison de l'inflammation et du gonflement des muqueuses nasales et des sinus, qui obstruent les trompes d'Eustache. Cette obstruction empêche la ventilation de l'oreille moyenne et favorise l'accumulation de fluides, créant ainsi un environnement propice à la prolifération des bactéries et des virus. Cela peut entraîner des otites moyennes aiguës, caractérisées par une douleur intense, une fièvre et une perte d'audition temporaire. Le traitement inclut souvent des antibiotiques pour les infections bactériennes, des anti-inflammatoires pour réduire la douleur, ainsi que des antihistaminiques et des stéroïdes nasaux pour gérer les symptômes allergiques sous-jacents. Pour les cas d'otite récurrente, un suivi médical rigoureux est nécessaire pour prévenir les complications à long terme.

L'utilisation régulière d'antihistaminiques peut aider à minimiser la réponse allergique et à réduire l'inflammation des muqueuses nasales et des sinus. Les stéroïdes nasaux sont également efficaces pour diminuer l'inflammation et prévenir l'obstruction des trompes d'Eustache. En outre, maintenir une bonne hydratation aide à fluidifier les sécrétions nasales, favorisant ainsi un meilleur drainage des sinus. Enfin, consulter un allergologue pour un plan de gestion personnalisé peut offrir une prévention à long terme des symptômes auriculaires liés aux allergies.