Osselets de l'oreille

Le marteau est le plus grand osselet de l’oreille. Sa fonction principale est de transmettre à l’enclume les vibrations que les ondes sonores produisent sur la membrane du tympan. Il se compose de 5 parties : la tête, le col, le manche, le processus antérieur et le processus latéral.

• La tête du marteau est lisse, de forme ovoïde et s’articule à l’arrière avec l’enclume. Le reste de sa surface, en revanche, est libre. La facette articulaire, qui est plus étroite au milieu, se compose d’une partie supérieure plus grande et d’une plus petite qui forment un angle d’environ 90° l’une par rapport à l’autre. Du côté opposé, le bord inférieur de la facette articulaire donne naissance à ce que l’on appelle la « dent » ou l’« éperon » du marteau. Le ligament malléolaire supérieur, qui va jusqu’au toit de la cavité tympanique, est également inséré sur la tête.
• Le col relie la tête au manche et correspond à la pars flaccida de la membrane tympanique, une petite zone de forme triangulaire située au sommet du tympan.
• Le manche, également appelé levier, est relié à la membrane tympanique par le côté. Les parties postérieure et médiane sont dirigées vers le bas, près de son extrémité libre, il est conique. Cette extrémité, à son tour, est incurvée vers l’avant et aplatie dans le sens transversal. Enfin, sur le côté médial du manche, se trouve une très légère protubérance sur laquelle vient s’appuyer le tendon responsable de la tension du tympan. 
• Le processus antérieur du marteau auriculaire est un mince bouchon osseux qui prend naissance dans l’éminence située sous le col du marteau et se dirige vers la fissure pétrotympanique de Glaser, à laquelle il est relié. 
• Le processus latéral est une projection osseuse conique qui prend naissance à la base du manche. Il s’étend latéralement et est rattaché à la partie supérieure de la membrane tympanique et aux extrémités du sillon de Rivino.

L’enclume est un petit os d’environ 0,7 cm qui se trouve entre le marteau et l’étrier, auquel il transmet les vibrations produites par les ondes sonores. Décrite par Alessandro Achillini, elle ressemble grossièrement à une molaire et possède un corps et deux racines (également appelées branches ou processus apophysaires).

Le corps de l’enclume est de forme cuboïdale, et légèrement aplati transversalement. Ces deux branches se détachent du corps : la courte (ou supérieure) va vers la paroi postérieure de la cavité tympanique ; la longue (ou inférieure) va vers le bas et se termine par le processus lenticulaire, grâce auquel l’enclume s’articule avec l’étrier.

L’étrier est le plus léger des osselets. Il est situé médialement et s’articule avec l’enclume d’un côté et la fenêtre ovale de l’autre. Il a été découvert par le professeur Gianfilippo Ingrassia de l’Université de Naples en 1546 et transmet les vibrations portées par la chaîne des osselets à l’oreille interne. Il a donc la fonction fondamentale de permettre la communication entre l’oreille moyenne et l’oreille interne. 

L’étrier se compose d’une tête, deux arcs et une base. La tête s’articule avec le processus lenticulaire de l’enclume et les deux arcs (antérieur et postérieur) relient la tête à la base. Cette dernière n’est rien d’autre qu’une fine lamelle osseuse elliptique occupant la fenêtre ovale. 

La mastoïdite est l’inflammation de la muqueuse de la mastoïde, la partie latérale postérieure de l’os temporal, c’est-à-dire la zone qui correspond à une protubérance osseuse palpable derrière le lobe de l’oreille. Souvent, les infections de l’oreille moyenne peuvent s’étendre à la mastoïde par l’intermédiaire de l’antre mastoïdien. Le micro-organisme responsable de l’inflammation est le même que dans l’otite et les symptômes de la mastoïdite apparaissent généralement plusieurs jours ou semaines après le début d’une otite aiguë.

Les symptômes les plus courants sont une douleur auriculaire intense et lancinante accompagnée d’une baisse de l’audition, de fièvre et de maux de tête, mais l’infection peut se compliquer au point de provoquer une perforation de la membrane tympanique. En général, une fois la mastoïdite diagnostiquée, une antibiothérapie intensive par voie intraveineuse résout l’infection.

L’otospongiose  est une maladie de l’oreille qui entraîne une perte progressive de l’audition. Le trouble trouve son origine dans la capsule otique, la structure qui protège le labyrinthe, dont le tissu osseux commence à dégénérer. Avec le temps se crée une accumulation d’os nouvellement formé, qui finit par toucher la fenêtre ovale, l’ouverture entre l’oreille moyenne et le vestibule de l’oreille interne. 

L’otospongiose réduit la mobilité de l’étrier, ce qui entraîne une hypoacousie. Elle survient généralement chez les adultes, plus souvent chez les femmes, et se transmet de manière héréditaire.  L’évolution de l’otospongiose peut être ralentie par certains traitements médicaux, notamment l’administration de fluorure de sodium. Un appareil auditif ou une intervention chirurgicale peut aider à restaurer la capacité auditive et à réhabiliter le mouvement entre l’étrier et la fenêtre ovale.