Ils sont les messagers du retour du printemps. À cette période de l’année, leurs chants sont plus nombreux, plus présents, plus plaisants. Ils sont les protagonistes principaux de nos balades en pleine nature et si nous sommes envoûtés ou agacés par leurs mélodies, les oiseaux, eux, qu’entendent-ils et quelle est la fonction de leurs gazouillements ?
Si cette question sonne comme l’interrogation ingénue d’un enfant, sa réponse mérite malgré tout d’être explicitée. Contrairement à l’oreille humaine dotée d’un pavillon externe auquel nous clouons piercings et bijoux, celle des oiseaux est uniquement interne. Aucun oiseau ne possède d’oreilles externes, même pas le hibou dont les aigrettes (les petites touffes de plumes sur sa tête) nous trompent ! Guilhem Lesaffre, professeur de lettres et administrateur du Centre ornithologique Île-de-France interrogé par France Inter, nous apprend que c’est probablement parce qu’elle déséquilibrait le vol des oiseaux que petit-à-petit, au cours de l’évolution, la partie externe de leurs oreilles a disparu.
Si nous ne sommes pas en capacité d’apercevoir les conduits auditifs des oiseaux pourtant situés près de leurs yeux, c’est parce qu’ils sont recouverts par de petites plumes qui en protègent l’entrée. Elles empêchent notamment les courants d’air de s’y engouffrer en plein vol.
Et contrairement à ce que l’on peut entendre çà et là, les oiseaux ne sont pas plus capables que les êtres humains d’entendre les ultrasons !
Merle, mésange bleue, troglodyte mignon, chardonneret élégant, rouge gorge… Ces oiseaux appartenant à la famille des passereaux peuplent vos cours et vos jardins, mais sauriez-vous reconnaître les spécificités de leur chant ? Quand on parle du chant des oiseaux, il serait en réalité plus réaliste de parler de dialecte. Ce n'est plus à prouver : chaque espèce d’oiseau a son propre dialecte et il existe même des variations de vocalisations au sein d’une même espèce en fonction de chaque groupe et de chaque individu. Leur chant (pour les oiseaux chanteurs) ou leur cri est leur outil le plus fiable pour s’identifier les uns les autres, bien plus fiable que la couleur de leurs plumes, par exemple.
Tout comme nos chers bambins humains apprennent à parler en écoutant et imitant, de nombreuses expériences ont prouvé que les oisillons apprenaient à chanter et donc à communiquer de la même façon. Évidemment, chaque espèce d'oiseaux ayant ses petites spécificités, cette affirmation est à nuancer. Chez certaines espèces d’oiseaux, il existe des vocalisations qui nécessitent un apprentissage et d’autres qui sont innées. Chez d’autres, toutes les vocalisations sont innées.
Si pour nous le chant des passereaux, les oiseaux les plus présents dans notre quotidien, sont le décor de douces rêveries et de réveils en douceur, pour eux, que représentent-ils ? On peut classer les chants d’oiseaux en deux fonctions principales : la reproduction et la défense du territoire. Alors si vous éprouvez du plaisir à écouter le chant du merle, dites-vous qu’il est certainement en train d’user au plus fort de son syrinx (organe du fond de sa trachée) pour paraître plus viril que son voisin. Dites-vous qu’il est peut-être en train d’essayer de rallier les congénères de son groupe ou de les avertir de l’arrivée d’un rapace prédateur.
Pour ce qui est de reconnaître les chants complexes et uniques de chacun de ces spécimens, retenez que l’on reconnaît facilement le chant de la mésange bleue grâce à son caractéristique « psi psi – du du du du du » très cristallin. Souvenez-vous que l’étourneau sansonnet est identifiable grâce à son « tchrrrriiiiii » prolongé, son « heinnnn » d’inquiétude près du nid ou ses « tenk » puissants à l’approche d’un prédateur (selon oiseaux.net).
Vous n’êtes pas plus avancé, n’est-ce pas ? Et bien si vous tenez absolument à les reconnaître, n’hésitez pas à faire vos propres recherches sonores sur Internet. Mais n’est-il pas plus agréable de vous contenter de la délectation de leurs douces chansons ?