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Peut-on manger avec ses oreilles ?

Découvrez le rôle de l'ouïe dans l'alimentation !
Publié le 4 septembre 2023

Ça croque, pétille, croustille. Ça dore, ça frit, ça cuit. À la lecture de ces mots, votre cerveau vous a sûrement déjà remémoré l’image et le goût de vos mets préférés. Nos cinq sens ont chacun leur rôle dans notre appréciation de la nourriture… et oui, l’ouïe aussi !

Le rôle de nos sens dans l’alimentation

S’il est naturel et instinctif de mesurer le rôle du goût, de l’odorat et de la vue dans notre appréciation d’un plat, il n’est pas aisé de comprendre que notre ouïe a aussi son rôle à jouer.

Le visuel

Par le visuel et notamment la perception des couleurs des aliments, nous sommes capables de deviner si un plat est riche ou non en micronutriments et antioxydants. Le vert pour la chlorophylle, le rouge pour le lycopène, le jaune et l’orange pour le bêta-carotène… Quand bien même cela n’est pas conscientisé, plus un plat est coloré, plus nous savons qu’il est bon pour notre santé ! Ajoutons à cela une belle présentation et des proportions généreuses : la seule vue de la nourriture peut nous faire saliver.

Le toucher

Le toucher, lui, que ce soit avec la main ou la bouche, nous permet de mesurer le chaud, le froid, la texture (farineux, liquide, dur, mou, gluant), et nous permet aussi de déterminer si un fruit ou un légume est mûr ou pourri par exemple.

Le goût et l'odorat

Le goût et l’ odorat, eux, sont intimement liés puisque nous avons deux manières de percevoir les odeurs : directement par les narines de notre nez et indirectement par notre cavité buccale ! Si la langue nous permet de percevoir le goût — notamment le sucré, salé, l’acide, l’amer — en réalité, nous percevons la majorité des saveurs grâce à notre fosse nasale. Elle est directement reliée à notre pharynx et sollicitée lors de la mastication.

Et l’ouïe, alors, dans tout ça ?

Le rôle de l’ouïe dans l’alimentation

Et l’ouïe, alors, dans tout ça ?

Lorsqu’une carotte croque ou qu’un feuilleté croustille délicatement, c’est en partie à notre ouïe que nous devons l’appréciation de la texture. En se combinant à notre odorat, ce sont aussi nos oreilles qui nous font saliver au son d’une pomme de terre qui frit ou d’une pièce de viande qui dore sur une poêle. Mais il y a un autre facteur auditif qui a un très gros impact sur notre appréciation d’un repas : l’environnement sonore dans lequel nous nous trouvons.

Imaginez-vous un instant en train de dîner avec vos amis dans un restaurant bondé. Non seulement il est bondé mais la pièce fait caisse de résonance ! Vous n’entendez pas vos proches et êtes obligés de crier pour vous faire comprendre. Imaginez-vous maintenant dans un restaurant aux murs et à la décoration feutrée, avec une douce musique d’ambiance, de celles qu’on entend juste assez pour les oublier ! Quelques groupes discutent à voix basse çà et là, vous avez la tête pleinement concentrée sur votre famille et votre repas. A votre avis, trouverez-vous la nourriture meilleure dans le premier cas, ou le second ?

C’est Charles Spence, professeur et docteur en psychologie expérimentale à Oxford, qui a mené une étude sur 34 personnes — ce qui est assez peu pour que les résultats ne soient pas équivoques — pour prouver que l’environnement sonore avait un impact direct sur notre goût. Il est même allé jusqu’à affirmer que certaines musiques donneraient un goût plus salé, amer ou sucré aux aliments.

Ce qui est certain, c’est qu’étant incapables de fermer nos oreilles, plus nos sens - et donc notre cerveau - sont sollicités, moins nous sommes focalisés et attentifs à chacun d’entre eux. Et si vous voulez faire l’expérience, choisissez un aliment de votre choix et goûtez-le plusieurs fois en mettant des musiques aux sonorités et rythmes différents !

La misophonie

Lorsque l’on parle de son et d’alimentation, on ne peut pas s’empêcher de penser au bruit de mastication qui donne de véritables frissons d’angoisse à certains d’entre nous. Sachez que cette réaction épidermique peut être liée à une pathologie bien identifiée : la misophonie. A l’écoute de certains sons produits par d’autres individus comme la respiration, des bruits de gorge ou de mastication, les personnes atteintes de misophonie peuvent avoir des réactions émotionnelles disproportionnées, un rythme cardiaque accéléré et quelques sueurs. Morale de cet article : qui dit bon appétit dit bonne compagnie !

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